top of page

IN MEMORIAM

  • audreiybeyala
  • 20 avr. 2024
  • 3 min de lecture
« Les épaisseurs de perte donnent le sentiment que la vie est mince comme du papier »





Ma grand-mère est décédée il y a une semaine ou deux, je ne sais plus.

Enfin, la sœur de ta grand-mère est censée être ta grand-mère aussi non? Bref c’est un peu ça.


Ça devient de plus en plus récurrent pour moi de vous écrire en période de deuil et j’avoue que ça me fait du bien mais je n’aimerais pas non plus en faire une habitude.


Dans mon dernier post, je vous parlais du décès de mon ami Laurent et je vous expliquais tantôt que la douleur du deuil n’était pas une sensation qui m’était familière. Je me retrouve une fois de plus dans cette phase où émotionnellement je ne sais pas exactement où je me situe mais je ne reviendrais pas sur ce que j’avais déjà exprimé.


Pourtant, je côtoyais cette grand-mère que j’aimais tant et je peux vous dire qu’elle adorait me taquiner.


Elle prenait plaisir à me demander « où est mon chéri? » et exprimait toujours sous un ton narquois l’espoir que je ne ramènerais pas un sénégalais. Nous en rigolions à chaque fois.



Je me rappelle d'une année où je suis rentrée au pays et ma grand-mère m'a demandé ce que je voulais manger. Je lui ai répondu "du porc avec du plantain pilé" et elle l'a cuisiné pour moi. Alors un soir de semaine, en rentrant du travail épuisée, ce geste a tout simplement égayé ma fin de journée.


Lors de notre dernière conversation, elle m'a conseillé de pardonner à ma sœur pour améliorer nos rapports. Je lui ai répondu que c'était au-dessus de mes forces, et elle m'a dit : « Pourquoi vous faites ça ? Vous êtes les enfants issus du même ventre ».

La vérité c’est que je n’aurais pas aimé que ça soit notre dernière conversation. Je me sens presque coupable de ne pas lui avoir assez rendue visite.


Elle savait que j'aimais le jus, chaque fois que nous nous voyions, elle m'achetait toujours du jus et quand je « pleurais » parce que j’avais envie de me coiffer, elle n’hésitait pas à payer ma coiffure.

D'ailleurs, quand j'étais petite, ma grand-mère aimait s'occuper de mes cheveux. Elle les défrisait quelques fois et d’autres fois les nattaient assidûment. Je l'évitais souvent car, pour ceux qui le savent, je souffle à l’idée de m’éterniser au salon de coiffure et me faire des petites tresses était sa spécialité que je détestais.



Je ne lui ai jamais dit « grand-mère je t’aime » et c’est toujours trop tard qu’on s’en rend compte...


J'aurais souhaité lui présenter au moins une fois un "amoureux", je sais qu'elle aurait été heureuse même si au fond cela n'aurait probablement pas été l'homme de ma vie.


J'aurais aimé qu'elle soit encore en vie pour rencontrer ce petit-fils que je désire tant lui offrir par la grâce de Dieu avant mes 30 ans.


Elle ne me nommait jamais "Audrey", toujours "Beyala" et même lorsqu'elle était au plus bas, elle trouvait toujours un moyen de me titiller et je lui répondais "Ouaire grand-mère" et nous riions.



J'espère qu'une nuit, elle me sourira une dernière fois dans mes rêves. Qu’elle aille se reposer.


Elle ne marchait plus , et ne parlait même plus . Au fond je suis satisfaite de ne pas l’avoir vu dans cet état. Ce n’est pas la dernière image que j’aurais eu envie d’avoir d’elle.


À toi les fleurs, à nous les larmes.

Repose en paix ma chère Grand-mère. Je t'aime .



« Autre révélation : à quel point le rire fait partie du chagrin »

 
 
 

Commentaires


Pour recevoir mon actu 
vas-y abonne-toi.

XO 

Merci.

  • Icône social Instagram
  • Twitter Icône sociale
bottom of page